Sur l’ensemble des branches vie (y compris assurance-décès, épargne retraite, santé-prévoyance), les assureurs enregistrent une forte progression de leur activité (14,6%) et un recul des prestations (-0,9%) (cf. tableau 1).

La collecte brute des contrats rachetables en assurance-vie (hors assurance-décès et retraite2) tous supports atteint un niveau record en 2024 depuis le début de la série en 2011, s’établissant à 141,8 milliards d’euros (+14,9 Mds €) (cf. Graphique 1). La progression de la collecte brute est due à celle des supports en euros dont la collecte s’élève à 88,1 milliards d’euros (+15,1 Mds €). La collecte sur les supports en unités de compte est stable par rapport à 2023 et atteint 53,8 milliards d’euros (-0,2 Md €). La part de celle-ci dans la collecte brute tous supports, qui était en moyenne depuis 2021 de 43,3%, est en baisse en 2024 (-4,6 points de pourcentage) et s’élève à 37,9 %.

Parallèlement, les rachats ont décru en 2024 à 75,7 milliards d’euros tous supports confondus (cf. Graphique 2), soit 10 % de moins qu’en 2023. Les rachats sur les supports en euros diminuent nettement, tandis que les rachats sur les supports en unité de compte enregistrent une baisse plus modérée. Le ratio rachats sur provisions s’élève en moyenne à 4,7 % en 2024, en baisse par rapport à 2023 (-0,6 points de pourcentage) et revenant ainsi à sa moyenne de long terme. Le montant des sinistres en 2024 diminue également et s’établit à 43,3 milliards d’euros. Comme l’année précédente, l’évolution des sinistres enregistrée au premier trimestre est imputable au pic de mortalité survenu en fin d’année précédente et début d’année en cours du fait de la grippe hivernale (cf. Graphique 3).

La collecte nette sur les supports rachetables en assurance-vie atteint 22,8 milliards d’euros en 2024, redevenue positive après une collecte nette négative en 2023 (-2,3 milliards d’euros) (cf. Graphique 5). La situation est toutefois contrastée selon les supports. La collecte nette des supports en euros demeure négative en 2024 (à -2,7 milliards d’euros) mais est en nette amélioration par rapport 2023 (à -33,3 milliard d’euros). La collecte nette sur les supports en unités de compte reste positive et soutenue (à 25,5 milliards d’euros sur la période), bien qu’en recul par rapport à 2023 (-18,1 %). Au premier trimestre 2025, la collecte nette sur les supports rachetables en assurance-vie s’établit à 13 milliards d’euros, en nette hausse comparée à la même période en 2024 (7,5 Mds €). Cette progression est due à l’effet combiné d’une hausse de la collecte brute et de la baisse des rachats, à la fois sur les supports en euros et sur les supports en unités de compte. La collecte brute et la collecte nette tous supports atteignent des pics historiques sur leurs séries trimestrielles respectives.

La collecte nette des contrats non rachetables (composés essentiellement de produits d’assurance retraite) réalisée par les organismes d’assurance soumis à solvabilité II (donc hors ORPS) s’élève à 3,3 milliards d’euros en 2024. La collecte nette sur les contrats PER a atteint 5,8 milliards d’euros et a largement compensé la décollecte des autres contrats non rachetables (-2,5 milliards d’euros). Sur l’ensemble des contrats non rachetables, la collecte brute de 9,6 milliards d’euros a principalement reposé sur celle des contrats PER (77 % de la collecte brute), tandis que les prestations (rentes, sinistres et capitaux payés, rachats incluant les transferts externes) de 6,3 milliards d’euros ont résulté en grande partie des autres contrats (76 % des prestations).

 

Les sinistres non-vie augmentent entre 2023 et 2024, mais plus faiblement que les primes et le ratio combiné s’améliore.

Entre 2023 et 2024, les primes acquises d’assurance non vie en affaires directes ont progressé de 6,1 %, tandis que les sinistres ont enregistré une hausse plus modérée de 2,4 % sur la même période (cf. Tableau 2). Cette croissance des primes est particulièrement marquée dans les trois principales lignes d’activité de l’assurance non vie : les frais médicaux (+6,4 %), l’assurance automobile (+6,2 %) et l’assurance incendie et dommages aux biens (+5,9 %) (cf. Tableau 3). Concernant ce dernier, une nette diminution des sinistres a été observée (-16,2 % entre 2023 et 2024) compte tenu du pic enregistré en 2023, tandis que l’assurance automobile et les frais médicaux ont connu une augmentation respective modérée de 4,3 % et 3,7 % des sinistres sur la même période (cf. Tableau 4). L’assurance responsabilité civile générale a vu ses sinistres augmenter de 20%.

Avec une hausse des sinistres inférieure à celle des primes, le ratio combiné de l’ensemble des lignes d’activité non vie s’est amélioré depuis 2023, atteignant 96,9 % à la fin de 2024 (cf. Graphique 7). L’assurance santé (vie et non vie) est le secteur qui a connu la plus forte amélioration de son ratio combiné, passant de 97,4 % à 95,3 % entre fin 2023 et fin 2024. Le ratio combiné des activités de l’assurance non-vie hors santé est supérieur à 100% en 2024, ce qui fait reposer la profitabilité de cette activité sur le résultat non technique.

 

L’allocation de l’actif des assureurs a peu évolué au 2ème semestre 2024.

Les placements des organismes d'assurance français s’élèvent à 2 672 milliards d'euros en valeur de marché fin décembre 2024, en hausse de 1,8 % par rapport au semestre précédent (2 626 milliards d’euros) et en hausse de 3,5 % par rapport à fin décembre 2023 (2 582 milliards d’euros).

L’allocation observée sur les actifs des assureurs à fin décembre 2024 diffère peu de celle de fin juin 2024 (cf. Graphique 10). Les obligations souveraines représentent 19 % des placements après mise en transparence, les obligations du secteur financier 27 % et les obligations des sociétés non financières 10 % (contre respectivement 19 %, 27 % et 11 % fin juin 2024). Les actions et participations représentent 22 % des placements. À noter que pour 16 % des placements (notamment OPC dont la composition détaillée n’est pas disponible à la date de remise des données réglementaires), il n’est pas possible d’opérer de répartition selon ces catégories par transparence (actions / obligations / …) ; les chiffres indiqués ci-dessus constituent donc un minorant de leur poids final dans les placements des assureurs.

Les actifs investis dans des devises autres que l’Euro représentent une part limitée des placements des assureurs français (8 % des placements sont investis dans des devises autres que l’euro – cf. Graphique 12). Les émetteurs sont principalement domiciliés en France et au sein de l’Union Européenne pour respectivement 50 % et 84 % (cf. Graphique 13). Cette stratégie d’allocation d’actifs leur permet de disposer d’une part très importante d’actifs liquides et de bonne qualité (50 %), pour faire face à de potentiels besoins accrus et soudains de liquidité (cf. Graphique 11). Elle permet notamment de limiter l’exposition aux risques de change et aux risques géopolitiques.

Les moins-values latentes obligataires représentent l’équivalent de -3 % de la valeur d’acquisition du total des placements à fin décembre 2024 contre -4 % fin juin 2024 (cf. Graphique 14). En effet, les titres obligataires en situation de moins-values latentes (62 % du portefeuille obligataire) affichent une moins-value latente de -5 % partiellement compensée par les titres obligataires en situation de plus-values latentes (cf. Graphique 15). Toutefois l’ensemble du portefeuille de placements (obligations, actions hors participations, immobilier, OPC) reste en plus-values latentes à hauteur de 3 % du total des placements et retrouve un niveau similaire à fin décembre 2023.

 

Le ratio de solvabilité moyen de l’ensemble des organismes d’assurance diminue entre 2023 et 2024.

Le ratio de solvabilité de l’ensemble des organismes d’assurance s’établit à 238% en 2024, contre 249 % fin 2023 (cf. Graphique 16). Cette diminution concerne tous les types d’organismes, en particulier les bancassureurs qui voient leur ratio diminuer de 22 points de pourcentage pour s’établir à 224 % fin 2024. Le ratio de solvabilité des autres organismes vie et mixtes est passé de 229 % fin 2023 à 223 % fin 2024 (cf. Graphique 17), et celui des organismes non-vie est passé de 281 % fin 2023 à 278 % fin 2024 (cf. Graphique 18).

La diminution du ratio de solvabilité des organismes d’assurance s'explique à la fois par une baisse du numérateur, c'est-à-dire le niveau de fonds propres, ainsi que par une hausse des exigences au dénominateur, le capital de solvabilité requis (cf. Graphique 19). La baisse du niveau des fonds propres s’explique principalement par des reprises des provisions pour participation aux bénéfices à hauteur de 5,6% des fonds propres des assureurs vie et mixtes, afin de soutenir le taux de revalorisation des supports euros. Pour l'ensemble des organismes en formule standard à fin 2024, la capital de solvabilité requis a augmenté de 6,7% sur un an (cf. Graphique 20). Les sous-modules de risque de marché et risque de souscription non-vie ont contribué à cette hausse, notamment chez les bancassureurs, pour qui les augmentations ont été respectivement de 7% et 25,5% (cf Graphique 21). Cette hausse de 7% du CSR marché est portée principalement par le risque actions, en hausse de 7 %, par le risque de concentration qui après une baisse l’an dernier retrouve un niveau comparable à celui observé par le passé, et par le risque de taux (cf. Graphique 22). Enfin, on note également une baisse de la courbe de taux sans risque à fin 2024 sur toutes les échéances contribuant à augmenter le niveau actualisé des provisions. (cf. Graphique 23).

Mise à jour le 30 Juin 2025